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1er Hebdomadaire de Centrafrique

18 May

Modification des articles 35 et 68 de la constitution, les jeunes se prononcent

Modification des articles 35 et 68 de la  constitution, les jeunes se prononcent

Le club des jeunes débateurs centrafricains organise un débat autour de la thématique de la modification des dispositions de l’article 35 et 68 de la constitution de mars 2016 dans les huit arrondissements de Bangui, Bimbo et Begoua.  En respectant le nombre restrictif et la distanciation sociale, les jeunes sont conviés à se prononcer sur le projet de loi en gestation, très controversé et qui a d’ores et déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive.

 

« Nous, jeunes, sommes toujours tenus à l’écart des grandes décisions du pays. Mais c’est toujours nous qui payons la plus lourde tribu pendant les crises militaro-politiques, conséquence des décisions dérisoires de nos politiques. » a indiqué, d’entrée en jeu, le coordonnateur du club des jeunes débateurs centrafricains, Armel Melo Banam. la maison des jeunes des 92 logements dans le 6e arrondissement, là où a commencé la série des activités du débat avec les jeunes, s’en suivront les autres maisons des jeunes d’autres arrondissements et celles de Bimbo et Bégoua.

 « Cet moment d’échange sert à éveiller la conscience de jeunesse. La classe politique est divisée sur la problématique de la révision partielle de la constitution centrafricaine. Cela peut engendrer une nouvelle crise socio-politique, raison pour laquelle nous convions les jeunes à débattre et donner leur avis sur les enjeux de la révision des articles 35 et 68 de la constitution de 30 mars 2016. » explique le coordonnateur Melo Banam.

L’objectif est de susciter l’intérêt de la jeunesse centrafricaine sur cet enjeu et l’appeler à se prononcer à travers des recommandations pour éviter à ce que l’histoire se répète en Centrafrique.  L’ancien président François bozizé a clairement laissé entendre que c’est un projet de la révision de la constitution qui lui avait couté son régime.

« Je pense pour ma part qu’il y a juste un malentendu autour de cette problématique de la révision des articles 35 et 68 de la constitution centrafricaine. Selon une bonne interprétation, la modification ne touche pas au mandat présidentiel ni à la date de la tenue des élections en Centrafrique. C’est juste pour combler un vide juridique en cas de force majeure. Donc c’est normal de réviser la constitution pour prévenir le cas de force majeure… » souligne Dibert Konzelo Abdias coordonateur du cercle des intellectuels de la jeunesse centrafricaine.

D’après une fange des jeunes qui ont pris part au débat, la situation actuelle n’a rien à voir avec celle qui prévalait à l’époque de Bozizé. « Il est donc logique  de combler le vide juridique en cas de force majeure… » appuie un jeune qui a participé au débat dans la maison de jeune des 92 logements.

Dans le vif du débat, lors des confrontations d’idées, une chose est ressortie assez clairement ; les polémiques du moment ne que des spéculations politiques. « Chacun essaie de tirer le drap de son côté… » a lancé un participant.

L’opposition veut maintenir le vide juridique de cas de force majeur pour réclamer une énième transition au moment opportun et le régime en place veut vaille que vaille combler le vide pour éviter cette nouvelle transition.

« Je pense que dans cette situation seule une action concertée et consensuelle pourrait éviter un nouveau embrasement socio-politique. Il y a bien un vide juridique. Mais si l’on devait toucher à la constitution on ne devrait pas toucher à la durée du mandat présidentielle. Or pour éviter une nouvelle transition en cas de force majeure on serait obligé d’ajuster la durée du mandat présidentielle. Alors si l’on touche à la durée du mandat du président dans ce cas on « touche » à la constitution…que des jeux de mots de part et d’autres… » explique le jeune maître Wilfried Wata Dimanche avant de souligner que la solution est que tout le monde s’asseye autour d’une même table avant de prendre une décision unanime.

« De toutes les manières la révision de la constitution de 30 mars 2016 est inévitable, du moment où on reconnait tous un vide juridique en cas de force majeure. Alors pourquoi ne pas réviser aujourd’hui alors que c’est ce que nous serons appelés à faire quoi qu’il advienne ? » s’interroge Saint Cyr Longot Ouatté, le président sortant du conseil local de la jeunesse du 6e arrondissement.

 

Georges Ouapure Zeze

 

 

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