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1er Hebdomadaire de Centrafrique

02 Jun

Bimbo, fin des activités de jeunes débatteurs

Bimbo, fin des activités de jeunes débatteurs

Mercredi 28 mai, un débat avec les jeunes de Bimbo 1 sur la révision des articles 35 et 68 de la constitution a permis de baisser le rideau sur une série d’activité dans la ville de Bangui et ses périphéries.

 

Les jeunes débateurs centrafricains ont finalement réussi leur pari. Les jeunes des huit arrondissements de Bangui, Bégoua et finalement Bimbo ont pu débattre et donner leur avis sur le projet  de la modification de la constitution de mars 2016.

« L’objectif de cette activité a été de suscité la réaction de la jeunesse sur l’épineuse question de la révision de la constitution qui divise en ce moment la classe politique centrafricaine. À l’approche des prochaines échéances électorales qui risqueront de ne pas avoir lieu prévu, nous invitons les jeunes, l’avenir de ce pays à se prononcer sur cette question capitale confisquée par les politiques… » affirme Armel Melo Banam, coordonnateur des jeunes débateurs centrafricains.

« Nous remercions le Club des Jeunes Débateurs Centrafricains (CJDCA) qui nous permet aujourd’hui de nous prononcer sur cette question très capitale pour l’avenir de notre pays. Nous sommes toujours exclus et mis à l’écart de la vie politique, mais par cet exercice nous allons aussi pouvoir donner notre avis. Nous espérons justes que les jeunes débateurs vont porter haut nos voix… » indique un jeune participant au débat à l’école préfectoral de Bimbo 1.

« Quand une idée atteint la masse, elle devient une force. Surtout quand l’idée est mal interprétée elle peut faire des dégâts. Par cette initiative, nos frères jeunes de CJDCA nous permettent d’abord d’appréhender et comprendre les enjeux de cette proposition de la modification partielle de la constitution et les débats qui l’entourent avant de nous prononcer. Pour une fois nous avons la chance de donner notre avis… » souligne le président de la jeunesse de Bimbo

Les enjeux

Au moment où le monde entier fait encore face à la pandémie qui produit des impacts sanitaires et socio-économiques très néfastes, les députés centrafricains ont déposé sur la table une proposition de révision de la constitution centrafricaine.  Cette révision ne concerne que deux articles (35 et 68) de la constitution de mars 2016 en vue de combler un vide juridique pouvant provoquer la non prise en compte des cas de force majeure.

Les partis politiques de l’opposition et la société civile ne sont pas favorables à ce qu’ils appellent le tripatouillage de la constitution. Ils s’appuient sur les articles 151 (L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et au Parlement statuant à la majorité des deux tiers (2/3) des membres qui composent chaque chambre., 152 (: La révision intervient lorsque le projet ou proposition présenté en l’état a été voté par le Parlement réuni en Congrès à la majorité des trois quarts (3/4) des membres qui le composent ou a été adoptée par référendum. Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie en cas de vacance de la Présidence de la République ou lorsqu’il est porté atteinte à l’unité et à l’intégrité du territoire.) et 153 (Sont expressément exclus de la révision : - la forme républicaine et laïque de l’Etat ; - le nombre et la durée des mandats présidentiels ; - les conditions d’éligibilité ; - les incompatibilités aux fonctions de Président de la République ; - les droits fondamentaux du citoyen ; - les dispositions du présent article.) pour réfuter cette proposition que même François Bozizé a jugé de dangereuse pour le pouvoir en place.

Les députés qui sont à l’origine de cette proposition brandissent l’article 156 (En attendant la mise en place du Sénat, l’Assemblée Nationale exerce la totalité du Pouvoir Législatif.) pour contrer les dispositions de l’article 151. Et en plus ils ont affirmé qu’ils n’ont aucunement l’intention de modifier la durée du mandat présidentiel et législatif. Ils affirment vouloir juste prendre des précautions pour prévenir les cas de force majeur qui constitue un vide juridique pour le moment  et qui pourraient provoquer un vide institutionnel.

Autrement l’opposition souhaite qu’on ne touche pas à la constitution et en cas de force majeur on passe à nouvelle transition politique. Les députés veulent ajouter des alinéas à l’article 35 et 68 pour permettre au pouvoir en place de rester en place en attendant la prise de fonction des nouvelles autorités démocratiquement élus.

La position des jeunes

« Il ne s’agit pas d’un débat exclusivement politique réservé aux politiciens (parti au pouvoir et parti de l’opposition). Mais il s’agit de la vie politique de notre pays, donc il s’agit de notre avenir… » affirme un jeune participant.

« Nous ne voulons plus qu’à cause d’un problème politique qu’on peut régler autour d’une table notre pays puisse sombrer à nouveaux. S’il y a lieu de modifier la constitution, que cela se fasse selon la règle de l’art. Car la constitution elle-même prévoit les modalités de sa révision, alors nous demandons au parti au pouvoir et aux partis de l’opposition d’arrêter les débats stériles et les spéculations. L’intérêt général ou l’intérêt de la nation doit être le centre de motivation de toute action citoyenne… » souligne Ngozo-Te-Gret Alexandre Cyrille.

D’une manière générale la jeunesse dans son ensemble ne souhaite plus que le pays sombre à nouveau par la faute des politiciens et leurs intérêts égoïstes.

« Après les activités organisées dans les huit arrondissements de Bangui, Bégoua et Bimbo, tous les jeunes sont unanimes à point malgré leur position diversifiée ; on doit aller au référendum avant toute modification de la constitution pour l’heure actuelle… » confie Melo Banam à la presse.

D’une manière unanime, les jeunes demandent un retour à la base, une consultation populaire avant de procéder à la modification des deux articles de la constitution de mars 216.

« Nous allons faire un rapport général de toutes les activités, que nous allons remettre aux autorités du pays. Nos dirigeants doivent savoir ce que pensent les jeunes sur cette question… » conclut le coordonnateur des jeunes débateurs.

 

Georges Ouapure zézé

 

 

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