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1er Hebdomadaire de Centrafrique

04 Jan

Touadera décide enfin de faire la «guerre »

Touadera décide enfin de faire la «guerre »

« Le pays est en guerre » c’est en ces termes que le président Touadera a annoncé les couleurs de l’année 2021. 2021, Une année décisive qui marquera certainement ou pas sa propre succession à la magistrature suprême de l’état. Une année qui marquera à coup sûr la fin de sa politique de la main tendue aux groupes armés qui infestent encore le pays et dérangent la quiétude de la population civile.

 

Dans son discours à l’occasion de la fête du nouvel an, le président Touadera a haussé le ton. Il s’est montré ferme et adopte une posture de vrai l’homme fort de la RCA vis-à-vis des seigneurs de guerre qui constituent les groupes armés. Le ton qu’il a employé sert avant tout à rassurer les réfractaires qui écument le pays depuis plusieurs années malgré la signature de l’accord de paix de Khartoum.

« J’ai le pénible devoir de vous dire ce soir que nous sommes en guerre. La République est en guerre. Sa survie est menacée. Cette guerre asymétrique, nous allons la gagner », a déclaré le chef de l’Etat  après avoir consacré l’entame de son discours aux vœux à la nation et à la situation de la pandémie du coronavirus.

Selon le président Touadera, pour gagner cette guerre il faut adopter une posture patriotique en soutenant les forces de défense et de sécurité, ainsi que la MINUSCA et les autres forces des pays amis engagées aux côtés des centrafricains.

« …pour mettre hors d’état de nuire la horde de mercenaires, composés essentiellement des anciens bourreaux du peuple centrafricain, réunis pour la circonstance au sein d’une nébuleuse rébellion dénommée pompeusement Coalition des Patriotes pour le Changement » affirme-t-il.

Tellement percutant ce soir-là, il s’est prêté à l’exercice d’appeler le chat par son nom. Même si un adage africain stipule que pendant la nuit tous les chats sont gris, le président centrafricain semble déterminé sans hésitation, à dénoncer le commanditaire des dernières crises sécuritaires. En effet, pour la première fois depuis les hostilités de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), le président Touadera cite nommément l’ancien président François Bozizé comme commanditaire. « Comme vous le savez, à la tête de cette association de malfaiteurs qui vient de manquer une énième tentative de coup d’Etat, se trouve l’ancien Président François BOZIZE, appuyé par ses alliés politiques que vous connaissez tous », confirme-t-il.

Les attaques coordonnées, déclenchées à quelques jours des élections présidentielle et législatives avaient, selon le président Toudera,  pour objectif d’entraver le processus démocratique, dans le but  d’instaurer une énième transition, ou « un régime de prédation » selon ses propres termes.

« Dans leur frénésie, les malfaiteurs tuent, violent nos femmes, nos sœurs et nos filles, détruisent les récoltes, les infrastructures socio-économiques du pays et pillent nos ressources naturelles.

Face à cette agression armée injustifiée, notre pays a le droit naturel de la légitime défense, pour maintenir la paix et la sécurité », souligne le président Touadera.

Le président Touadera a pointé du doigt la passivité « complice » des partis de l’opposition.  « En dépit d’une mobilisation nationale et internationale pour condamner cette agression injuste contre le peuple centrafricain, l’opposition démocratique, réunie au sein de la Coalition de l’Opposition dite Démocratique, COD-20-20, précurseur de la C.P.C, observe un silence incompréhensible jusqu’à ce jour ».

Il n’a pas seulement haussé le ton, mais il a pris des décisions quelques heures plus tôt pour démontrer sa fermeté. La rupture de la main tendue est actée par le limogeage des quatre chefs de guerres à des postes de responsabilité au sein du gouvernement et à la présidence. Ils ont été nommés dans la logique de la mise en application de l’accord politique pour la paix et la réconciliation paraphé à Karthoum puis signé à Bangui le  06 février 2016. Maxime Mokom l’un des chefs Anti-Balaka proche de François Bozizé, ministre du désarmement,  Mahamat Alkatim de MPC, Abbas Sidiki des 3R et Ali Darass de l’UPC, tous des ministres conseillés du premier ministre, qui ont formé la CPC ont tous été démis de leurs postes. 

Comme le disent beaucoup d’observateurs politiques centrafricains ; la récréation est-elle terminée ?

Wait and see !

Geostanis

 

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