La société Coopérative Kashaö - K-Coop, une start-up en agro-business

Un jeune centrafricain de la diaspora est revenu mettre en valeur la terre qui l’a vu naitre. Il met sur pieds la coopérative agricole Kashaö pour favoriser l’autosuffisance alimentaire et promouvoir la consommation bio et locale en Centrafrique.

Tanguy Herman Pounekrouzou, un agro-entrepreneur centrafricain, est le fondateur et directeur gérant de la coopérative « Kashaö » qui, traduit de Banda veut dire « Cendre ». La cendre est le résultat d’un long processus de la transformation de bois. Selon le promoteur il choisit ce nom qui traduit sa vision de mettre en place une structure agropastorale complète et de la transformation des produits agricoles pour favoriser la consommation locale. Avec un capital de 3 millions de francs CFA, la société coopérative simplifiée Kashaö, employant plus de 50 personnels temporaires et trois personnels permanents fonctionne pour le moment avec un autofinancement.

Après des années d’étude en Europe, plus précisément en Italie, le jeune agro-entrepreneur centrafricain ne pouvait pas immédiatement revenir chez lui. Le Centrafrique étant confronté à des crises survenues dans le pays depuis mars 2013, le jeune Tanguy a choisi de travailler dans son pays d’accueil. Au bout des mois, il a pu mobiliser les moyens qui constituent son capital de lancement de la coopérative. 

« Finalement j’ai décidé de rentrer dans mon pays avec un projet de développement. Il y a plusieurs secteurs économiques mais j’ai choisi l’agriculture parce que je suis persuadé que c’est le secteur qui me permettra de m’affirmer afin aider mon pays et mes compatriotes. L’agriculture offre beaucoup d’opportunités de développement et de croissance pour le Centrafrique. » affirme Tanguy Herman Pounekrouzou

Il souligne que c’est un moyen qui lui permet de répondre au besoin le plus cher des centrafricains.

« La population centrafricaine, tout comme la population mondiale, est en train de croitre. Mais cette population vit dans l’insécurité alimentaire et une malnutrition accrue. Cette situation alarmante devrait l’envie d’augmenter la chaine de production. Nous devrions beaucoup produire enfin de développer l’agroalimentaire d’abord et ensuite l’agro-business en mettant en place toute la chaine du mécanisme de production à la transformation de la matière première. » souligne-t-il

Le fondateur de la coopérative Kashaö affirme que l’agriculture en Centrafrique est un secteur encore vierge et inexploité.  Le centrafricain consomme pour la plus part des produits importés. Pour la majorité de cas, Il ne mange qu’une seule fois par jour et en plus il mange mal. Il est réduit à consommer beaucoup de produits gelés ou surgelés et parfois même avariés. 

« Notre pays offre d’énorme potentialité agro-pastorale avec une quantité de terre arable à couper le souffle. Nous pouvons permettre aux centrafricains de manger trois fois par jour si nous y mettons un peu de volonté. » affirme l’agro-entrepreneur.

Après deux années d’activité, la coopérative Kashaö commence déjà à s’affirmer en Centrafrique. Avec  une porcherie, une bergerie, et un poulailler ont se mettre en place à la ferme pilote se situant au niveau de Damala dans le 8ème arrondissement, le bout de tunnel se peaufine.

« Mon objectif pour le moment est de développer ces acquis ; accroitre le nombre des bêtes. L’étape suivante consistera à la transformation de la matière première. Nous allons mettre en place une boucherie et une charcuterie qui permettront de mettre à la disposition des centrafricains  des viandes de bonne qualité. » indique-t-il.

Pour atteindre cet objectif, la coopérative a acheté une couveuse pour accroitre très rapidement le nombre des poussins et l’humidimètre qui permet de contrôler la qualité des aliments à donner aux bêtes.

Possédant plus de 10 hectares à Yombo, Pk 30 sur la route de mbaïki, la coopérative a d’ores et déjà commence la culture de maïs, du Soja, de l’arachide et du manioc pour l’alimentation des bêtes.

« L’objectif est de faire de Yombo un village agro-écologique où nous allons procéder en même temps à la production, transformation et vente  des produits agricoles. » souligne le promoteur de Kashaö.

Pour le moment, contre vents et marrées, la société coopérative simplifiée Kashaö s’avance tout doucement vers la vision de son promoteur en dépit des difficultés qui ne manquent pas.

« Présentement nous souhaitons d’abord maitriser l’affaire avant d’envisager peut-être de vendre des parts d’actions à qui s’intéresse à notre vision afin d’augmenter notre capacité de production. » conclut-il.

Geostanis